La planète rouge ne cesse de nous surprendre. Le rover de la NASA vient d'ajouter un nouveau chapitre fascinant à l'exploration martienne en découvrant une roche aux caractéristiques particulièrement intrigantes, des taches vertes parsemant sa surface rouge, tel un tableau abstrait peint par la nature. Cette découverte s'inscrit dans la mission principale de Perseverance, qui, depuis son atterrissage en février 2021, explore méthodiquement le cratère Jezero. Ce site n'a pas été choisi au hasard, il abritait autrefois un lac, il y a plusieurs milliards d'années. L'objectif ? Traquer les indices d'une potentielle vie microbienne ancienne sur Mars. Les taches vertes observées sur cette roche rougeâtre ont immédiatement attiré l'attention des scientifiques. Selon l’agence américaine, qui qualifie ce cas d'énigmatique, ces marques sont relativement communes et pourraient nous en apprendre davantage sur le passé aqueux de la planète.
Une formation liée à l'eau et au fer
L'explication réside dans l'interaction entre l'eau et les sédiments riches en fer. Lorsque l'eau s'infiltre dans ces derniers avant leur transformation en roche, elle provoque une oxydation du métal, créant ces zones verdâtres caractéristiques. Sur Terre, ce processus peut être catalysé par des microbes, mais il peut également résulter de la décomposition de matière organique ou d'interactions entre le soufre et le fer. Pour mieux comprendre la composition de cette roche, Perseverance a utilisé son outil d'abrasion pour créer une entaille circulaire de 5 centimètres de diamètre, révélant ainsi la structure interne de la roche, préservée des effets de l'érosion martienne. Malheureusement, l'espace restreint autour de l'échantillon n'a pas permis au rover de déployer tous ses instruments d'analyse, limitant ainsi les investigations possibles.
Mars: un passé plus humide qu'on ne le pense
Cette découverte s'ajoute à d'autres indices suggérant un passé martien bien différent de l'environnement aride actuel. Bien que la planète connaisse des variations de température plus extrêmes que la Terre et soit beaucoup plus sèche aujourd'hui, les scientifiques sont convaincus que des lacs d'eau liquide couvraient sa surface il y a des milliards d'années. En juillet dernier, Perseverance avait déjà repéré des taches couleur léopard dans des bandes d'hématite et de sulfate de calcium, potentiellement indicatives d'une ancienne boue contenant des composés organiques.
Une quête qui continue
Actuellement, Perseverance gravit le rebord du cratère Jezero, poursuivant sa mission d'exploration. Cette ascension pourrait révéler d'autres roches aux caractéristiques similaires, permettant peut-être de percer enfin le mystère de leur formation. La présence de ces taches vertes, bien qu'elle ne constitue pas une preuve directe de vie extraterrestre, ouvre une nouvelle fenêtre sur le passé martien. Elle rappelle l'importance des stromatolites terrestres, ces structures rocheuses formées par des microbes il y a des milliards d'années, dont les plus anciennes traces de photosynthèse ont été récemment découvertes dans des roches australiennes vieilles de 1,75 milliard d'années. Mars reste le seul monde de notre système solaire où des robots explorateurs parcourent activement la surface, collectant des indices précieux sur son histoire ancienne. Chaque découverte, aussi énigmatique soit-elle, nous rapproche un peu plus de la compréhension de notre mystérieuse voisine rouge.