Threads - Un an de transformation et de croissance
Le concurrent de X lancé par Meta, fête officiellement sa première année d’existence.
Bien que l’application ait été créée à la hâte avec un ensemble de fonctionnalités minimalistes, Meta a progressivement amélioré Threads pour en faire un lieu de qualité pour ceux qui cherchent une alternative à X. Le site est arrivé au bon moment. L'été dernier, la prise de contrôle de X par Elon Musk, qui s'appelait encore Twitter à l'époque, a entraîné des licenciements massifs, la fermeture de serveurs, et des changements ayant de réelles conséquences sur l'expérience utilisateur. Le réseau social était devenu très instable, poussant les grands annonceurs à fuir, laissant place à des publicités de produits bon marché (dropshipping en tête) et de cryptomonnaies. Les modifications chaotiques de la vérification ont conduit à des usurpations d'identité médiatisées, à des suspensions de célébrités et à la propagation de fausses informations.
Threads, de son côté, promettait une plateforme sociale sans tous ces problèmes, même si l'application était assez rudimentaire lors de son lancement le 5 juillet 2023 (sauf chez nous, il aura fallu attendre le 14 décembre 2023, dû à la réglementation européenne). Les utilisateurs pouvaient publier des messages de 500 mots, y intégrer des images ou des vidéos, commenter, aimer et partager les publications des autres. Comme les comptes sont liés à ceux d’Instagram, il était relativement facile de commencer à utiliser la plateforme. Cela a suffi pour attirer 100 millions d'utilisateurs en cinq jours, battant ainsi le record de deux mois d'OpenAI avec ChatGPT.
Améliorations et fonctionnalités ajoutées
Meta a rapidement répondu aux besoins les plus urgents. Un flux de publications limité aux abonnements a été lancé avant que l'application n'ait atteint un mois d’existence. La version web l’a été en août. Il y a maintenant des hashtags et des sujets tendances. L'entreprise a même ajouté des fonctionnalités non essentielles, comme une expérience web similaire à TweetDeck, avec des fils d'actualité se rafraîchissant automatiquement et l'option de colonnes toujours présentes alimentées par les posts suivis, les mentions "j'aime" et les publications sauvegardées.
Les défis restants
Certaines fonctionnalités manquent encore, comme une messagerie dédiée aux DMs, Meta a résisté à cette idée, bien que la société expérimente cette option actuellement. Dans l'ensemble, les choses se sont améliorées au cours de l'année écoulée. Autre élément différenciateur potentiel pour la plateforme, une intégration promise avec le fediverse, qui semble se mettre en place petit à petit malgré le désarroi de certaines instances Mastodon. Threads ressemble le plus à l'héritier apparent de la couronne de l'ancien Twitter. Mais il n'est pas garanti qu’il supplante X. Meta a encouragé une ambiance mesurée sur la plateforme, évitant de s'appuyer sur l'indignation pour obtenir de l'engagement. Il est cependant difficile d'empêcher l’afflux de contenus politiques. Malgré une baisse d'activité après le lancement, elle continue de croître. Mark Zuckerberg avait annoncé qu’elle comptait environ 150 millions d'utilisateurs actifs mensuels à cette période. Aujourd’hui, Threads en possède plus de 175 millions.
Une compétition acharnée
Il existe aussi d'autres concurrents comme Bluesky, qui est décentralisé mais pas sur la plateforme ActivityPub sur laquelle Threads mise. Ce dernier possède des fonctionnalités que l’application de Meta n'a pas encore déployées, comme des outils de modération plus personnalisables. L’entreprise a encore du travail pour attirer de nombreux utilisateurs de X enracinés. Quiconque a passé des années à construire sa liste de suivi ou sa propre audience sur l’ancien Twitter n'a peut-être pas beaucoup de raisons de partir, surtout si les personnes qui l'intéressent ne migrent pas. Peut-être que tout ce que Threads doit faire est d'être suffisamment bon et présent si la machine X finit par s'enrayer.
Moi j’utilise Threads pour partager les actualités technologiques.