Les influenceurs sur les réseaux sociaux face au défi de la désinformation
Un appel à l'action de l'UNESCO.
Les créateurs de contenu se trouvent au cœur d'une problématique, la diffusion d'informations non vérifiées. Une récente étude de l'UNESCO met en lumière une situation préoccupante concernant leurs pratiques de vérification des faits. L'enquête révèle que deux tiers d’entre eux ne vérifient pas l'exactitude des informations qu'ils partagent avec leur communauté. Cette négligence expose non seulement les influenceurs eux-mêmes, mais également leurs millions d'abonnés, à la désinformation.
Les sources d'information privilégiées
Les créateurs de contenu s'appuient principalement sur leurs expériences personnelles et leurs propres recherches. De manière surprenante, les sources officielles, telles que les documents gouvernementaux et les sites web institutionnels, sont rarement consultées. Les médias traditionnels et alternatifs arrivent en troisième position. Un aspect particulièrement préoccupant concerne les critères utilisés pour évaluer la fiabilité des informations. Quatre influenceurs sur dix considèrent la popularité d'une source en ligne, mesurée par le nombre de "j'aime" et de vues, comme un indicateur clé de sa crédibilité.
Des solutions concrètes
Formation et sensibilisation: l'UNESCO, en collaboration avec le Knight Center for Journalism in the Americas de l'université du Texas, a lancé une initiative prometteuse. Un cours en ligne gratuit intitulé "Comment devenir une voix de confiance en ligne" a déjà attiré 9 000 influenceurs.
Le point de vue des professionnels: Salomé Saqué, journaliste reconnue dans le domaine de l'information, souligne l'importance pour les créateurs de contenu de comprendre l'impact de leur travail. Elle préconise également une présence accrue des journalistes professionnels sur les réseaux sociaux.
Les défis réglementaires
Près de la moitié des créateurs admettent n'avoir qu'une connaissance partielle des lois relatives à la liberté d'expression, à la diffamation et aux droits d'auteur dans leur pays. Plus inquiétant encore, plus d'un quart ignorent totalement les réglementations régissant leur activité. La transparence concernant les partenariats commerciaux reste problématique. Seulement la moitié des créateurs déclarent clairement leurs sponsors et sources de financement, malgré les obligations légales existantes dans certains pays. L'étude de l'UNESCO s'est basée sur un échantillon de 500 créateurs issus de 45 pays et territoires, principalement d'Europe et d'Asie. La majorité des répondants sont des "nano-influenceurs" de moins de 35 ans, comptant jusqu'à 10 000 abonnés, et privilégiant Instagram et Facebook comme plateformes principales.
Continuité
Cette situation souligne l'urgence de développer des compétences en littératie médiatique chez les créateurs de contenu. L'éducation aux médias devient un enjeu crucial pour façonner un écosystème numérique plus fiable et responsable. La collaboration entre institutions éducatives, plateformes de médias sociaux et influenceurs apparaît comme une nécessité pour relever ce défi majeur de notre époque numérique. La transformation des pratiques de vérification des faits chez ces derniers représente une étape considérable mais essentielle pour l'avenir de l'information en ligne. C'est un changement qui nécessite l'engagement de tous les acteurs de l'écosystème numérique pour construire un environnement informationnel plus fiable et responsable.