Les câbles sous-marins, nouvelle cible dans la guerre hybride contre l'Europe
Un sabotage en mer Baltique.
Dans un développement inquiétant qui souligne la vulnérabilité des infrastructures critiques européennes, deux câbles de fibre optique sous-marins en mer Baltique ont été mystérieusement sectionnés, provoquant une onde de choc dans les cercles diplomatiques et sécuritaires européens. Le premier, reliant la Lituanie à la Suède, a été endommagé dimanche soir, suivi rapidement par la rupture d'une seconde liaison entre la Finlande et l'Allemagne lundi. Bien que ces incidents n'aient pas compromis la sécurité nationale des pays concernés ni provoqué de perturbations majeures d'Internet, ils ont néanmoins déclenché une vive inquiétude au sein de la communauté internationale.
La réaction des autorités allemandes
Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, a catégoriquement rejeté l'hypothèse d'un accident. Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, il a souligné que la nature même des dommages suggérait un acte délibéré de sabotage. Cette position ferme reflète une préoccupation croissante face aux menaces hybrides visant les infrastructures européennes. Ces événements s'inscrivent dans un contexte particulièrement tendu, marqué par le soutien continu de l'Europe à l'Ukraine face à l'agression russe. La présence signalée de navires russes dans les zones sensibles de la mer Baltique et de la mer du Nord soulève des questions légitimes. Les câbles de fibre optique sous-marins constituent l'épine dorsale invisible de notre monde interconnecté. Ces conduits, pas plus épais qu'un tuyau d'arrosage, transportent la majorité des communications mondiales. Leur vulnérabilité représente un défi pour la sécurité internationale, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel.
Les précédents inquiétants
L'incident rappelle l'explosion du gazoduc Nord Stream il y a deux ans, dont les responsables n'ont toujours pas été formellement identifiés. Ces incidents soulignent la nécessité croissante de protéger les infrastructures critiques sous-marines contre les actes de sabotage. La Finlande et l'Allemagne ont rapidement réagi en publiant une déclaration commune, témoignant d'une prise de conscience collective face aux menaces. La présence récente du navire océanographique russe Yantar, équipé de submersibles capables de sectionner des câbles sous-marins, dans la Manche, ajoute une dimension supplémentaire aux préoccupations sécuritaires. Les experts finlandais craignent que ces actes ne soient une réponse à l'autorisation américaine permettant à l'Ukraine d'utiliser des missiles à longue portée.