Une édition qui met la musique à l’honneur cette semaine, avec des sorties que j’attendais particulièrement. On commence par l’excellente série documentaire d’Arte sur le rap US, en passant par l’album d’inédits du Stup. Préparez vos casques, vous allez adorer. Et comment ne pas parler jeu vidéo avec la sortie de S.T.A.L.K.E.R. 2, une suite qui aura pris son temps et que Jérémy va vous faire découvrir dans un let’s play toujours aussi quali. Vous l’aurez compris, il y a du lourd pour ce week-end, alors ne perdons pas de temps et commençons ! Ah et au fait, passez une bonne fin de semaine.
Lost in California
Dans un nouveau volet captivant, la série documentaire "Lost in California" poursuit son exploration du hip-hop américain, délaissant les rues d'Atlanta pour les quartiers emblématiques de Los Angeles. Cette nouvelle aventure suit Larry dans le quartier branché de Silver Lake, dans sa quête improbable de "Detox", l'album mythique et jamais publié de Dr. Dre. Cette mission, née d'une promesse faite à sa petite amie pour leur crémaillère, devient le fil conducteur d'une exploration fascinante de la scène musicale locale. Le périple nous emmène dans les quartiers historiques du rap, de Compton, berceau du gangsta rap et terre natale des NWA et de Kendrick Lamar, jusqu'aux quartiers de Leimert et Crenshaw. La série enrichit son récit d'animations originales illustrant les pensées de Larry et de rencontres marquantes avec des figures du milieu musical, notamment le rappeur RBX et le musicien Thundercat. Au-delà de la quête de musique, le documentaire offre un regard approfondi sur l'histoire culturelle et politique de Los Angeles, rencontrant au passage des personnages inattendus comme une militante féministe du ranch de Compton, engagée dans la reconnaissance des cow-boys noirs. Cette nouvelle production, signée Mathieu Rochet, journaliste expert du rap, réussit à maintenir l'équilibre parfait entre divertissement et analyse sociologique.
Le très attendu "S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl" fait son entrée, poursuivant l'héritage de la célèbre franchise PC développée par GSC Game World. Cette suite promet une immersion totale dans l'univers post-apocalyptique de la zone d'exclusion de Tchornobyl. Le jeu se distingue par son approche hybride, fusionnant habilement les mécaniques de tir à la première personne, la simulation immersive et l'horreur. vous serez plongés dans une narration non linéaire au sein d'un monde futuriste sombre, où vos choix détermineront le destin de la Zone.
Les albums du week-end (oui il y en a plusieurs cette semaine 😉)
Michael Kiwanuka fait son retour avec "Small Changes", un album intimiste et réfléchi qui arrive cinq ans après son précédent opus éponyme. Désormais père de deux enfants et installé sur la côte sud de l'Angleterre, l'artiste de 37 ans livre une œuvre qui reflète ses espoirs et ses craintes personnelles. Le son chaleureux caractéristique de l’artiste est sublimé par la production experte de Danger Mouse et Inflo. L'album se distingue par ses arrangements épurés où chaque élément, qu'il s'agisse des parties orchestrales ou des solos de guitare, est minutieusement placé pour un impact maximal. Bien qu'ancré dans la soul des années 70, le disque intègre des éléments contemporains, notamment des beats subtilement saturés et des riffs de synthétiseur sur des morceaux comme "Follow Your Dreams". Les influences musicales s'étendent de Gene Clark à Sade, en passant par Beth Gibbons et Mazzy Star.
Josh Tillman, alias Father John Misty, fait son retour avec "Mahashmashana", un nouvel album qui arrive neuf ans après son succès critique "I Love You, Honeybear". Cette nouvelle œuvre confirme sa signature artistique distinctive tout en explorant de nouveaux territoires musicaux. Le titre d'ouverture "Mahashmashana", qui emprunte son nom au sanskrit signifiant "grand terrain de crémation", établit immédiatement le ton de l'album. l’artiste y déploie sa vision caractéristique, mêlant anxiété existentielle et critique acerbe de la société contemporaine, le tout porté par des arrangements rappelant le son des années 70 et la production luxuriante de Phil Spector. Ce nouvel opus démontre une impressionnante versatilité musicale, naviguant entre différents styles, de la pop électronique tendue de "Screamland" aux arrangements sophistiqués évoquant les bandes originales des années 50-60, en passant par le yacht rock disco de "I Guess Time Makes Fools of Us All". Cette diversité s'accompagne d'une cohérence thématique forte, maintenant l'identité distinctive de Father John Misty tout en démontrant sa maîtrise de différents genres musicaux.
King Ju, figure emblématique de Stupeflip, marque les 30 ans du Stupeflip Crou avec la sortie de "Sons2ouf!!", un album singulier qui puise dans les archives inédites du groupe. Cette nouvelle création ne se contente pas d'être une simple compilation, mais constitue une œuvre à part entière dans la discographie du collectif. Le projet présente une sélection minutieuse parmi des centaines de morceaux inédits et de versions alternatives accumulés depuis 1994. King Ju privilégie ici l'authenticité des maquettes originales, qu'il considère souvent plus vivantes que les versions finalisées, comparant ces ébauches à des croquis plus expressifs qu'une peinture achevée. Cette sortie, particulièrement destinée aux fans de longue date, témoigne de la persistance créative d'un groupe qui continue d'évoluer en marge des conventions de l'industrie musicale.
Rebecca Solnit livre une analyse percutante de la société américaine contemporaine dans un recueil d'essais dont la pertinence reste intacte malgré l'élection présidentielle de 2024. L'intellectuelle y dissèque les dynamiques sociales et politiques de son pays avec une acuité remarquable. Son analyse dépeint l'évolution des États-Unis comme une trajectoire marquée par la montée de la colère et de l'individualisme, s'éloignant progressivement des idéaux collectifs d'égalité et de responsabilité sociale. À travers un examen minutieux des discours et actions des élites politiques, elle construit un portrait analytique rigoureux de l'Amérique actuelle.
Commenter cette édition du week-end fera de toi un vrai membre du Stup Crew !