Icône Pop - Tim Burton
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Tim Burton est l'un des réalisateurs les plus singuliers et reconnaissables de l'histoire du cinéma contemporain. Connu pour son style gothique, ses univers oniriques et ses personnages excentriques, il a su créer un monde qui lui est propre, oscillant entre horreur, fantaisie et tendresse.
Les débuts: un jeune homme étrange à Burbank
Timothy Walter Burton est né le 25 août 1958 à Burbank, en Californie. Dès son plus jeune âge, il se distingue par son intérêt pour les films d'horreur classiques et les univers étranges. Très introverti, il trouve refuge dans le dessin et le cinéma. Il cite souvent des réalisateurs comme Ray Harryhausen et Roger Corman comme ses premières influences. Il est aussi passionné par les films de monstres comme ceux mettant en scène Vincent Price, qui deviendra plus tard l’un de ses acteurs fétiches. Après des études à la California Institute of the Arts, il intègre rapidement les studios Disney comme animateur. Ses idées et son style unique ne correspondent cependant pas au ton traditionnel de l'époque. Son premier projet notable au sein des studios n’est autre que le court-métrage d’animation “Vincent” (1982), une histoire en noir et blanc sur un garçon obsédé par Vincent Price. Il marque déjà la naissance du style visuel et narratif si particulier du réalisateur.
L’ascension: de Beetlejuice à Batman
Le premier grand succès de Tim Burton survient avec Beetlejuice (1988), une comédie noire sur une famille fantôme qui engage un bio-exorciste pour faire fuir les vivants. Ce film l’établit comme un réalisateur capable de mélanger humour, horreur et un univers visuel unique. Beetlejuice est également un point de départ pour une longue collaboration avec l'acteur Michael Keaton. Suite à ce succès, Burton est approché par Warner Bros pour diriger Batman (1989). Ce projet marque un tournant dans sa carrière, transformant le film en un énorme succès commercial. Avec Batman, il réinvente le super-héros en lui conférant une atmosphère sombre et gothique, inspirée des bandes dessinées originales. Ce film est une véritable révolution pour l'industrie des blockbusters, à une époque où ceux de super-héros n’étaient pas encore aussi populaires qu'aujourd'hui. Sa suite, Batman Returns (1992), approfondit encore davantage les thèmes de la marginalité et de la noirceur, notamment à travers les personnages du Pingouin (Danny DeVito) et Catwoman (Michelle Pfeiffer).
La naissance d’un univers: Edward aux mains d’argent et L’Étrange Noël de Monsieur Jack
En 1990, Burton sort l’un de ses films les plus emblématiques, Edward aux mains d’argent. Interprété par Johnny Depp, ce conte tragique sur un jeune homme créature, doté de ciseaux à la place des mains, explore des thèmes récurrents chez le réalisateur, la solitude, la marginalité, et l’incompréhension. Le film rencontre un succès critique et commercial, et marque le début d’une des collaborations les plus fructueuses du cinéma avec l’acteur. Autre projet marquant, L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993). Bien qu’il n’en soit pas le réalisateur (Henry Selick a dirigé le film), Burton est à l’origine de l’histoire et de l’univers visuel du film. Ce conte macabre en stop-motion a depuis acquis un statut culte, devenant l'un des films d'animation les plus aimés de tous les temps.
Les années 2000: entre succès et prises de risque
Dans les années 2000, Burton continue d'explorer différents genres tout en conservant son esthétique particulière. Avec Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête (1999), il revisite un classique de la littérature américaine dans un style visuellement époustouflant. Ce film, une fois de plus avec Johnny Depp, est un mélange d'horreur gothique et de thriller mystérieux. En 2005, il revient à l’animation en stop-motion avec Les Noces funèbres, une autre fable gothique, mettant à l’honneur son goût pour le macabre empreint de poésie. Il dirige également une nouvelle version de Charlie et la chocolaterie (2005), dans laquelle Johnny Depp offre une interprétation excentrique du célèbre Willy Wonka. Ce remake est un hommage à l’imagination débordante de l’œuvre de Roald Dahl. Autre projet marquant de cette décennie Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street (2007), qui est une adaptation d’une comédie musicale macabre de Stephen Sondheim. Le film, qui remporte plusieurs récompenses, est acclamé pour sa mise en scène sombre et son audace.
Le Tim Burton d’aujourd’hui : entre expérimentations et fidélité à ses thèmes
Après avoir connu des succès notables, Burton continue d'explorer des projets qui résonnent avec son esthétique si particulière. En 2010, il s’aventure dans l’univers d’Alice au pays des merveilles avec une version en live-action, qui rencontre un énorme succès au box-office mondial. Bien que critiqué pour son manque d’originalité dans la narration, le film s’impose grâce à sa richesse visuelle. En 2012, il revient à ses racines avec Frankenweenie, une extension de son court-métrage en noir et blanc réalisé pour Disney dans les années 80. Ce long-métrage animé en stop-motion est un hommage aux films d’horreur classiques et à son propre parcours créatif. Plus récemment, il a signé la réalisation de Dumbo (2019), une adaptation en live-action du classique de Disney. Tout en respectant l’œuvre originale, il y ajoute sa patte visuelle, traitant des thèmes qui lui sont chers, comme la différence et l’exclusion. Tout dernièrement, il a réalisé la suite de Beetlejuice, dont vous pouvez lire ma critique ici.
Anecdotes surprenantes et influences secrètes
Une fascination pour Vincent Price: Vincent Price, légende des films d'horreur, a toujours été une source d’inspiration pour Tim Burton. Price a d'ailleurs joué dans Edward aux mains d'argent, dans le rôle du créateur d'Edward, ce qui en fait l'un de ses derniers rôles avant sa mort.
Des idées rejetées par Disney: Avant de connaître la gloire, Burton a proposé des concepts audacieux à Disney, comme une adaptation de Hansel et Gretel avec des influences japonaises. Ce projet fut rejeté, jugé trop étrange.
La genèse de L'Étrange Noël de Monsieur Jack: Ce film culte est né d'un poème que Burton a écrit lorsqu'il travaillait encore chez Disney. L'idée a mis plus de 10 ans à se concrétiser à l'écran.
Une légende vivante du cinéma
Tim Burton, avec son univers inimitable et son sens de la mise en scène visuelle, a laissé une empreinte indélébile dans le monde du cinéma. Alliant macabre et poésie, il a créé des œuvres qui ont touché des générations de spectateurs. Que ce soit à travers l'animation ou le film live, il continue d’innover tout en restant fidèle à ses thèmes de prédilection: l’excentricité, la solitude, et la beauté dans la noirceur. Sa carrière, riche en succès et en expérimentations, continue de captiver le public, et il est fort à parier que son imagination débordante nous réserve encore bien des surprises.
Tim Burton c'est un visage, une imagination d'enfant de 10 ans et un talent extrodinaire pour raconter des histoires impossibles. un grand réalisateur et un grand scénariste.